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La sai­son de Jeu­jeu

Embrunman 2019

Ensemble on va plus vite, à deux on va plus loin !

Jeu­jeu dit Bri­gitte..

Concept réin­ven­té mais qui prend tout son sens depuis que je tiens la main de notre pré­sident et après cette dif­fi­cile année spor­tive. ça né sera pas un récit de course mais plu­tôt un récit de sai­son.

Je vais faire court, enfin je vais essayer!

L’i­ron­juw à Nice

Tout com­mence par une fin et Dieu sait qu’il y en a eu ces der­niers mois, bien sou­vent dou­lou­reuses mais sur­tout des fins qui nous mar­que­ront à jamais et qui nous donnent envie de deve­nir meilleur, non pas dans la per­for­mance mais au plus pro­fond de soi. Alors, grâce à l’élan col­lec­tif impul­sé par ton départ Julian, c’est avec une grande appré­hen­sion qu’il y a plus d’un an nous nous ins­cri­vions pour fêter ton anni­ver­saire à l’ironman de Nice.

A ce moment, je com­mence déjà à mesu­rer l’ampleur de la dif­fi­cul­té qui nous attend Ben et moi, à savoir : faire 2 iron­mans dans l’année. Car Embrun­man, fait déjà par­ti des pro­jets spor­tifs pour 2019 et ce n’est pas l’Ironjuw qui va remettre en cause ce pro­jet… bien au contraire !

L’année 2019 com­mence par une pré­pa axée vers le Trail ou les sen­sa­tions né sont pas trop mau­vaises, pas excel­len­tis­sime mais pas dégeu !
Chal­lenge Maxi cross rem­por­té, Nord Trail Monts de Flandres ter­mi­né sans dif­fi­cul­té et avec beau­coup de plai­sir d’avoir été avec Charles et Ben pen­dant cette longue balade.

L’année se pour­suit, avec un plan­ning fixé aux petits oignons par mon Che­wi, ce qui a l’avantage de prendre en compte tous les para­mètres de notre vie de famille : double mai­son, enfants, bou­lot, club et sur­tout état de forme !

L’entrainement s’axe prin­ci­pa­le­ment sur le vélo, la nata­tion nous ser­vi­ra essen­tiel­le­ment de récup active, un peu de course à pied his­toire de né pas trop oublier com­ment mettre un pied devant l’autre. Quelques courses de pré­vues entre avril et aout : Le french­man notam­ment où je prends énor­mé­ment de plai­sir à nager et à rou­ler. La cap n’est pas excel­len­tis­sime mais la forme est pré­sente, de sur­croit je fais mon pre­mier sub 5 sur half et une 2ème place de senior. C’est encou­ra­geant pour la suite de la sai­son.

Quelques jours après ce half, nous par­tons, à deux, pour notre mini stage de pré­pa et de recon­nais­sance pour Embrun. Ce stage marque pour moi, le début d’une période de doutes qui vont m’accompagner jusqu’à la fini­sh­line d’Embrun… il me sera impos­sible de me déta­cher des mau­vaises sen­sa­tions res­sen­ties tout au long de ce stage durant lequel le mau­vais temps et un état de fébri­li­té n’auront pas aidé à me mettre en confiance.

Bref ! Je reviens anéan­tie, né ces­sant de me dire que je n’y arri­ve­rais jamais… Je prends conscience aujourd’hui, que mon prin­ci­pal enne­mi ce n’est pas mon corps, c’est mon psy­chisme. Très rapi­de­ment après notre stage, l’ironjuw se pro­file. Ce moment de par­tage unique en hom­mage à Julian est char­gé d’émotions, de sym­boles.

Dans ma vie per­son­nelle et dans ma vie de spor­tive, jamais aucune course n’a eu cet écho. Tu es par­ti il y a un an mais tu es là :

  • Dans cette pho­to d’Ironjuw la veille de course sous l’arche du départ natation…INESPERE !!!
  • Dans les mots d’encouragements de ton père,
  • Dans les larmes qui coulent sur nos visages ou dans nos coeurs et que l’on va aller effa­cer dans la baie des anges… tout un sym­bole !
  • Dans les acco­lades avec Yann et ta Kiri et tous les potes Iron­juw.
  • Dans nos sou­rires pour né sur­tout pas oublier que nous sommes en vie et que cet hom­mage nous le vou­lons à ton image : joyeux !
  • Dans les der­nières paroles lan­cées à mon ché­ri avant de nous élan­cer : Go and See My love ! (Le Grand Bleue, film que tu affec­tion­nais)
  • Dans les encou­ra­ge­ments lan­cés à cha­cun des Iron­juw pré­sents lorsque l’on s’est croi­sé
  • Dans le bon­heur de voir sur le bord des routes nos « Mini-nous » au cou­leur de l’Ironjuw, la famille, les sup­por­ters de l’Astre, de Cré­py et d’ailleurs
  • Dans la fini­sh­line que je par­tage avec ma moi­tié et nos enfants. En 2015, nous nous sommes ren­con­tré sur cette course, aujourd’hui nous sommes main dans la main mal­gré les dif­fi­cul­tés des mois pas­sés. S’il y avait une course que je devais ter­mi­ner avec Mon Che­wi c’était celle-ci et pas une autre…
  • Dans ce tro­phée, qu’à 28, nous t’avons offert pour ton anni­ver­saire dans ces qua­li­fi­ca­tions pour les cham­pion­nats du monde Iron­man et 70.3, jusqu’au Hold-Up de Nutel­la LOL
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Je né peux m’empêcher de me dire que dans chaque chose vécue il y a eu du divin… pour tout cela MERCI JULIAN !

Du point de vu spor­tif, je retien­drai que je fais une bonne nata­tion alors que j’ai seule­ment une ving­taine d’heures d’entrainement dans ce domaine et que je fais un bon vélo ou les jambes auront fait le job. Les choses se gâtent sur la course puisque dès le 5ème kilo­mètre, je me sens oppres­sée et que j’ai la mau­vaise sen­sa­tion de né pas réus­sir à faire entrer de l’air dans mes pou­mons. Pas de panique l’objectif c’est de finir ! #iron­juw
On dépose les enfants dans leurs lieux de vacances res­pec­tifs, un peu de récup, une bonne bro­cante pour vider la mai­son et on remet rapi­de­ment la machine en route pour né pas que le corps se croit en vacances…Embrunman c’est dans 6 semaines !

On s’est concoc­té des week ends en bike packing pour s’entrainer à vélo durant les week ends du mois de juillet tout en décou­vrant une nou­velle acti­vi­té un peu « Roots » !

Ca donne :
Cires les Mel­lo -> le Lac des vieilles Forges-> Cires les Mel­lo = 430 Km en 48 heures.
Cires les Mel­lo -> Calais -> Douvres -> Londres -> New Haven -> Dieppe -> Cires les Mel­lo = 620 Km en 3 jours et demie.

Ca donne sur­tout de superbes sou­ve­nirs à 2, de magni­fiques décou­vertes, des moments de par­tage inso­lites et ca casse la rou­tine des entrai­ne­ments sur les mêmes routes toute l’année. J’espère retrou­ver un peu de la confiance per­due après le stage au moins en ce qui concerne la par­tie vélo.

On main­tient quelques séances de nata­tion en eau libre, his­toire de… et on court mais très très peu. Ce der­nier point n’est pas pour me déplaire car je n’ai abso­lu­ment aucune envie de cou­rir depuis plu­sieurs semaines et la non envie est gran­dis­sante… par ailleurs, je com­mence à avoir des dou­leurs
quo­ti­diennes mais sup­por­tables au niveau de la scia­tique donc je n’ai pas envie de for­cer pour me faire mal davan­tage. Petit pas­sage chez l’Osteo, quelques jours avant le départ pour Embrun pour m’entendre dire que
fina­le­ment tout est à sa place je suis juste émo­tion­nel­le­ment et éner­gé­ti­que­ment beau­coup trop char­gée et mon corps est donc sous tension…pas facile de se détendre quand on est une boule de nerfs angois­sée !!!

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Embru­man, le mythe

On débarque à Embrun 5 jours avant l’épreuve. C’est long ! Un peu trop long pour moi qui né rêve que d’une chose : prendre un sac à dos pour aller gam­ba­der en mon­tagne ou enfour­cher mon vélo pour gra­vir des cols…C’est frus­trant mais la confiance en moi pour la par­tie bike revient petit à petit en meme temps que l’envie de péda­ler! Reste que je n’ai tou­jours pas envie de cou­rir, sans par­ler de cette petite gêne quo­ti­dienne au nerf scia­tique qui me réveille plu­sieurs fois par nuit. Ben essaie de me dire des choses sym­pas pour que je retrouve confiance en moi mais la tête né m’envoie que des mes­sages néga­tifs. Avant même de com­men­cer cette course j’ai l’impression
d’avoir échoué… J’ai cette mau­vaise sen­sa­tion que je né ferai pas une course pleine ! l’avenir aura rai­son de moi…
La seule chose que je retiens et qui me fera avan­cer en fin de course c’est qu’après ce P—– de mara­thon je serai VRAIMENT en vacances ! You­hou ! s’il fal­lait un argu­ment, celui-ci est de taille… Il a tou­jours les bons mots mon Che­wi ! La las­si­tude com­mence véri­ta­ble­ment a m’envahir il faut trou­ver la moti­va­tion dans les tous petits riens !
Les jour­nées d’avant course, on croise la fine fleur du tri­ath­lon : Vien­not, Morel, Belaubre et j’en pas­sé ! On voit sur­tout les copains au plan d’eau, plus ou moins déten­dus selon l’objectif (M ou XL) et l’expérience… par exemple, Charles est en stress +++, je l’ai jamais vu comme ça mais je sais com­bien cette course est impor­tante pour lui : ce sera son seul et unique for­mat Iron­man de sa car­rière de spor­tif !

Bön, j’avance un peu : Je devrais vous par­ler de ma course de mes sen­sa­tions mais je né vais pas vrai­ment faire comme ca pour une fois. Ce second iron­man de l’année a été très dif­fi­cile psy­cho­lo­gi­que­ment. Je né vais pas faire comme si ça avait été un pur kiff ! Tel­le­ment dif­fi­cile que beau­coup de moments aujourd’hui, beau­coup de choses m’ont échap­pés. Alors je pour­rais vous noyer dans une mul­ti­tude de petits détails d’organisation ou de course mais je né veux pas vous faire perdre de temps.

Je me suis sen­tie en dehors de moi, c’est comme si cer­tains moments de cette épreuve je né les avais pas vrai­ment vécus, pas vrai­ment res­sen­tis. Tou­te­fois, presqu’un mois après cette épreuve, je me sou­viens :

  • De mon Che­wi qui m’accompagne pour mon départ nata­tion.
  • De Rémi et Seb que je croise en sor­tant du parc à vélo, avec le car­dio déjà beau­coup trop haut… Putain j’ai flip­pé !
  • De Ben qui me double comme une balle au 19ème km, alors que je me demande com­ment je vais faire pour arri­ver au bout, qui me lance un « Je t’aime », que je n’ai pas enten­du mais qui lui a valu de se faire une petite frayeur en se retour­nant.
  • De Chou­chou qui me rat­trape vers le 30ème kilo­mètre avec qui j’échangerai quelques minutes avant de le lais­ser filer.
  • De Louis Alexandre et des parents de Flo qui nous encou­ragent au rond point des Orres.
  • De ce par­cours vélo abso­lu­ment splen­dide… Heu­reu­se­ment, que nous l’avions repé­ré, que nos sou­ve­nirs du mois de juin ont bali­sé ce par­cours, que j’avais impri­mé un mini road book.
  • De Ben que je croise en haut de l’Izoard à ma plus grande sur­prise et pour mon plus grand bon­heur de l’embrasser… Moi qui croyais qu’il s’était envo­lé à plus d’une heure de moi… Le voir me donne une bouf­fée d’oxygène. J’ai envie de chia­ler. Je lui dis que je n’arriverai pas à faire le mara­thon.
  • De ma fille et des parents de Ben après Brian­con qui nous encou­ragent… Ma bébé, mer­ci d’avoir été si cool avec nous toute cette semaine alors que nous né t’avons pas pro­po­sé de choses hyper pal­pi­tantes !
  • De ces dizaines de kilo­mètres, seule, ou mes pen­sées vont vers Charles : « P—– copain ! Faut que tu les passes ces bar­rières horaires ! Accroches toi ! » Ces mots que je me suis dites moults fois en espé­rant qu’il les récep­tionne en guise d’encouragements.
  • De cette côte de Pal­lon inter­mi­nable que j’ai pu gra­vir grâce au posi­tion­ne­ment impec­cable de nos sup­por­ters de choc !
  • De ces étoiles mar­quées sur le sol dès la mon­tée de chal­vet ! j’ai eu du mal à com­prendre mais que c’était bon de les voir. De vous sen­tir là et grâce à vous de trou­ver la force de me dire de prendre le départ du mara­thon. #sup­por­ters
  • De Gwen­do et Lin­da avec les mou­flets sur le départ de la cap.
  • Des quelques dizaines de mètres par­ta­gés avec ma ché­rie sur le second tour.
  • De Ben qui en ter­mine et que j’embrasse alors qu’il me reste un tour à effec­tuer. Quelle chance encore d’avoir pu le croi­ser !
  • De ces autres tri­ath­lètes qui m’ont accom­pa­gné quelques minutes ou plus lon­gue­ment dans l’enfer de ce mara­thon.
  • De Louis-Alexandre qui vient à ma ren­contre pour m’accompagner dans la nuit noire à la lumière de son por­table sur les 2/3 der­niers kilomètres…et qui aura des mots ado­rables pour me faire rela­ti­vi­ser sur la per­for­mance médiocre que je réa­lise.
  • De cette ligne droite qui me porte vers la fini­sh­line ou m’attend mon Homme, pas for­cé­ment la plus abou­tie mais une de plus à ses cotés !
  • De ce rond sur le cœur, un doigt vers le ciel : Iron­juw for ever !
  • De l’arrivée de Charles ! Bra­vo Poto ! Tu l’as fait, c’est énorme !
    Allez lire son CR il est ter­rible!
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Voi­là, un peu l’essentiel de ce que j’ai pu rete­nir. C’est très éloi­gné des chiffres habi­tuels mais cette sai­son comme vous avez pu le lire n’était pas la sai­son des records mais d’autre chose qui n’a pas de prix : Le Par­tage, l’Amour et l’Amitié !
Je vou­lais faire court ! je suis déso­lée !

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