fbpx

San­drine Hagen­bach au Cham­pion­nat du Monde Iron­man 70.3 à Nice 2019

Finish-Line Ironman

C’est fait ! Pas dans les condi­tions espé­rées mais ce type de course, pour para­phra­ser un grand phi­lo­sophe « Forest Gump » (😂)

c’est comme une boîte de cho­co­lats, tu né sais jamais ce que tu vas y trou­ver !!
Un immense mer­ci à tous pour vos sou­tiens et encou­ra­ge­ments !
Un immense mer­ci à tous pour avoir par­ti­ci­pé à la cagnotte pour aider Antoine le jeune jockey gra­ve­ment acci­den­té !
C’est un vrai suc­cès et c’est grâce à vous !

San­drine Hagen­bach

Récit de course : IRONMAN 70.3 WC Nice Women

C’était la course à laquelle j’avais rêvé de par­ti­ci­per en juillet 2017 lorsque je com­men­çais à m’intéresser au tri­ath­lon et qu’une rup­ture du liga­ment croi­sé m’avait contrainte à obser­ver une période d’immobilité peu com­pa­tible avec mon tem­pé­ra­ment. Pour récu­pé­rer plus vite, je m’étais mise à rêver par­ti­ci­per à cette épreuve mythique alors que je n’avais aucun back­ground en triathlon.Grâce à Ben Per­net, mon coach, le rêve est deve­nu réa­li­té. Mais la réa­li­té est par­fois … capri­cieuse !

La jour­née n’avait …. pas trop bien com­men­cé. 5h du mat j’ai des fris­sons, je n’allume pas la radio et je né monte pas le son (sinon les voi­sins vont me tuer !). 6H15 du mat, je né marche pas seule (dans les rues qui se donnent, acteur et voyeur…) accom­pa­gnée par le Soleil de ma vie qui m’indique que j’ai oublié de me faire les tatouages en obser­vant les jambes d’une concur­rente qui croi­sait notre che­min (euh pour­quoi il mate ses jambes d’abord ?!!). Et tout en répon­dant que c’est pas grave parce qu’au pire, je peux me faire ins­crire mon numé­ro au mar­queur indé­lé­bile même si je né suis pas un numé­ro, je réa­lise : hor­reur, mal­heur !! J’ai oublié ma puce ! Mais que se pas­sé-t-il, mais qu’est-ce-qu’il se pas­sé ? Et voi­là que je trans­forme le Soleil de ma vie en bau­det en lui jetant sur le dos mon bar­das pour filer fis­sa à l’appart en mode Bip­bip pour­sui­vi par le coyote (j’avais plu­tôt l’air du coyote là….). Je récu­père le pré­cieux sésame, avec les tatouages tant que j’y suis, puis repars jusqu’à l’entrée de T1. Je me dis que ça ser­vi­ra d’échauffement (oui mais, cocotte, tu t’élances dans plus de deux heures…). 

article recommandée :  Le monde d'après : Un Astre à Mittersheim (Moselle)

BREF, JE PARTICIPE AUX MONDIAUX DE 70.3…

Arri­vée devant mon fidèle des­trier, je pro­cède à ma rou­tine de course : les pneus, la trans­mis­sion, la roué arrière, les bidons, les gels, le pit-stop…. Pas­sé en revue le sac en mode check-list de com­man­dant de bord avant le décol­lage d’un long cour­rier tout en répon­dant « non » trois fois (comme Pierre) à Fred, qui me demande, trois fois donc : t’es sûre que tu n’as rien oublié. Nous repar­tons benoî­te­ment vers la sor­tie de T1 et juste avant de sor­tir, je réa­lise : B….l, j’ai oublié de fixer mes chaus­sures au vélo !!!! Je pré­cise que le parc à vélo fer­mait quelques minutes plus tard…. Me v’là repar­tie en sens inverse en mode Bip­bip pour­sui­vie par le Coyote (mais tou­jours avec l’air du Coyote, les yeux exor­bi­tés…). Je finis par fixer mes chaus­sures avec les élas­tiques (non four­nis par Pam­pers) et retrouve la sor­tie, sou­la­gée….

S’en suit une longue attente avec Fred (même AG que moi) et le Soleil de ma Vie … étant relé­guée dans la der­nière vague de départ. Et quand t’as tout le temps, tu finis par être à la bourre !! Nous arri­vons à l’arrache, juste le temps de faire trem­pette et de confir­mer que l’eau est défi­ni­ti­ve­ment trop chaude pour la com­bine mais je suis la reco (obli­ga­toire) de Ben : si la com­bine est auto­ri­sée tu dois obli­ga­toi­re­ment la mettre. J’évite de pen­ser que j’avais suf­fo­qué à Vit­tel avec l’hiver der­nier (enfin non très hon­nê­te­ment j’y pense).  Je me fau­file tant bien que mal en milieu de paquet… et me concentre sur les bip du tem­po trai­ner pour évi­ter de pen­ser au pire.

La loi de Mur­phy…. Je me jette à l’eau, lit­té­ra­le­ment car il n’est pas ques­tion que je pose un pied sur les galets (la mise à l’eau trem­pette m’a confir­mé que je n’avais pas des pieds « pro­fi­lés galets ».

S’en suit un long cal­vaire…. Je nage d’ordinaire comme un fer à repas­ser, là c’est une bat­te­rie d’enclumes que j’avais au der­rière ! impos­sible de cho­per le moindre pied (ce qui est pour­tant ma spé­cia­li­té, de prendre le pied !), j’avale des litres et des litres d’eau (et la mer c’est dégueu­lasse, les pois­sons baisent dedans), bal­lo­tée par la houle (les enclumes né sont ici d’aucun secours) et me concentre comme jamais sur les bips de mon « saint » tem­po trai­ner (que je détes­tais pour­tant il n’y a pas si long­temps) pour né pas psy­cho­ter. Ça fonc­tionne, je sors vivante de l’eau, un œil à ma montre : quoi, 43 minutes, même quand j’ai débu­té le tri­ath­lon je nageais plus vite que ça !!

article recommandée :  Embrunman : le mythe !

BREF, JE PARTICIPE AUX MONDIAUX DE 70.3….

J’apprécie l’aide des béné­voles (que j’ai trou­vé vrai­ment for­mi­dables sur tout l’évent). Enfin mon vélo. Et hop, je m’élance. Je me dis que j’ai eu ma dose pour la jour­née, que main­te­nant, ça né peut être que posi­tif (l’axiome oppo­sé de celui qui dit que lorsque tu as eu trop de chance pen­dant la jour­née, évite de jouer au loto car tu as épui­sé ton cré­dit chance – et toi, tu crois au Père Noël ?).

Sur le vélo, je suis par­ta­gée… Enfin … c’est une image ! per­sonne né m’a dou­blée, je n’ai fait que remon­ter, mais je sens que quelque chose né va pas. Je n’arrive pas à sor­tir les watts cibles, je bois des litres et des litres d’eau et de bois­sons iso­to­niques, suis obli­gée d’attendre une heure et demie avant de faire pas­ser un gel…. Des jambes sans plus…. Je décide d’arrêter de regar­der mon Gar­min et de pro­fi­ter du pay­sage et de la course.

Je grimpe, je double Fred dans le Col de Vence qui me lance un « t’as des jambes ! » auquel je réponds dans ma tête « bah pas vrai­ment », mais je me garde bien de lui dire vu que je la dépasse. Je pense à ce moment là qu’elle se réserve pour la cap. Je me régale en des­cente en mode « je né recon­nais plus per­sonne en Har­ley David­son » même si je n’atteins pas les 100. J’arrive en bas, il reste une dizaine de bornes et, ma foi, ça va un peu mieux.

article recommandée :  Bearman: une course hors norme.

J’arrive donc plu­tôt confiante à T2 en me disant que si j’ai fait 10 W de moins que la cible je vais cou­rir 10 sec de moins au kil. Logique non ? Je démarre la cap… Tout dou­ce­ment, envie de chan­ger d’atmosphère, d’altitude…. (Recon­naî­tra qui est né dans les années 70).

Je né m’affole pas, je pars à 5 du kil en me disant que c’est nor­mal, dans quelques minutes je vais voler ! Enfin, voler comme l’Albatros prend son envol ! Pata­tras ! Je souffre rapi­de­ment de dou­leurs intes­ti­nales insup­por­tables, j’ai beau me dire que ça va pas­ser, cette fois-ci ça né pas­sé pas. Je suis contrainte de mar­cher aux ravi­tos, de recher­cher des cabines de toi­lettes car mon corps me crie « éva­cua­tion urgente requise »… et bien sûr pas de jambes, même après la vidange…. Alors je me dis que c’est long, mais c’est ain­si, je regarde le pay­sage, les visages des autres concur­rentes qui souffrent…. Je reste en mode « Eco­no­my », impos­sible d’accélérer, tout est bri­dé chez moi…


De toute façon la seule chose qui me reste à faire est de fran­chir la ligne pour que le rêve s’accomplisse… Bref, j’ai par­ti­ci­pé aux Mon­diaux de 70.3 : C’est le pire tri­ath­lon de ma jeune car­rière, mais pro­ba­ble­ment le plus « ins­pi­rant » ! Je né suis pas déçue, plu­tôt frus­trée.

Frus­trée à cause de cette sen­sa­tion de né pas avoir pu expri­mer mon poten­tiel. Après, j’ai fait avec les cir­cons­tances du moment, et c’est ça aus­si, la com­pé­ti­tion. J’aurais pré­fé­ré que cela arrive sur une autre épreuve, certes, mais… c’est ain­si !

J’ai atteint mon objec­tif de levée de fonds pour les jockeys en dif­fi­cul­té, et c’est fina­le­ment bien là l’essentiel. Et j’espère que vous vous êtes amu­sé à lire ces lignes autant que je me suis amu­sée les rédi­ger !

Pour la gloire ! (recon­naî­tront les fans de Bes­son).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *