Une belle aventure au cœur du Parc Naturel des Volcans d’Auvergne
Trail de Vulcain 2020
dans un site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO !!!
Vulcain, Marathon Volcanique – 47km / 1880m D+
Voici donc mon gros objectif de début d’année, avec mon groupe d’ami habituel pour la course à pied. Inscription réalisée en novembre 2019, me voilà engagé sur mon premier vrai trail dans une région plus accidentée que dans notre plat pays Picard, et sur une distance « honorable » 😊
Ne connaissant pas ce genre d’effort, je ne me donne pas réellement d’objectif chronométrique autre que celui de le finir. La distance ne me fait pas peur, vu que j’ai déjà fini un marathon, 47km ça reste « accessible, ce n’est que 5km de plus ». Mais là il y a la notion de dénivelé à prendre en considération et je n’ai aucune idée de ce que c’est réellement, vu que ce sera mon premier trail.
Préparation spécifique Vulcain
Bizarrement depuis mon marathon de paris 2019, j’ai du mal à adhérer à un plan d’entrainement sérieusement, surtout lorsqu’il y a des sorties longues. Alors que je sais que physiquement j’en ai besoin, mais mentalement j’ai du mal à y aller. Finalement en se forçant un petit peu, et en trouvant des amis avec qui courir (pas toujours facile de trouver les créneaux et les niveaux adéquats), j’arrive à reprendre l’envie de faire les sorties, la régularité et le sérieux nécessaire à une préparation spécifique longue distance. Merci les amis pour votre soutiens pendant cette prépa !
Ma semaine type d’entrainement se déroule comme suit :
- Lundi : repos
- Mardi : VMA à Marie-Curie (la séance envoyée par Mathieu) – merci pour l’accès à cette infra !
- Mercredi : piscine ou HT vélo (assez rarement finalement)
- Jeudi : séance de seuil (la séance envoyée par Mathieu)
- Vendredi : piscine
- Samedi : séance de navette en côte, route ou trail durant 1h à 1h30
- Dimanche : sortie longue en rando-course en forêt à allure plutôt footing / footing rapide.
La sortie la plus longue sera de 3h30 (2 sorties de 3h30 réalisées).
Baisse du volume d’entrainement 3 semaines avant échéance.
A S-2, j’ai même fait aucune sortie, pas eu le temps et le courage avec la préparation du départ en vacances.
A S-1, j’ai repris un peu de sortie directement en Auvergne, où j’ai découvert ce que c’était une montée en trail, et surtout une descente ! Aoutch rien à voir avec notre région, et les descentes ça piquent aux cuisses ! même à faibles allures !
L’organisation pour le Vulcain
En effet, j’ai profité de ce weekend à Volvic pour prendre 1 semaine de vacances au ski en famille juste avant. Nous partirons donc pas trop trop loin de Volvic pour facilité l’organisation, nous serons au mont-dore la semaine juste avant la course. En terme d’organisation, nous avons prévu un AirBnB le samedi soir sur Clermont-Ferrand hyper-centre, soit à 20min de ma course. Ainsi mes enfants, et ma femme pourront, en théorie, rester dormir pendant que moi je pars faire le kéké dans les puys du coin. ☺️
Sauf que ça s’est pas vraiment passé comme ça, …. L’appartement choisi était bien en hyper-centre, mais non loin d’un bar et des lignes de tramways, … Ce qu’il fait qu’il y avais de l’animation de 0h à 4h, puis la vie normal a repris son cours vers 5h30 (oui un dimanche les gens prennent le tram’ à 5h30, tout en chantant / gueulant après !! … (j’avais l’image du film « divergente » lorsqu’ils courent et sautent après le train à vive allure, lorsque j’entendais leurs cris ….)). Pour couronner le tout, l’appart’ était mal isolé phoniquement, …. Et les chambres donnaient côté rue, … autant dire qu’entre anxiété, stress, et bruit la nuit fût littéralement courte (environ 3 à 4h de sommeil). Ah oui, et l’appartement est au 3ème étages sans ascenseur, je redoutais déjà le retour post-trail 😂
Veille de course
Petit resto prévu le midi avec mes amis pour fêter ce petit trail tout ensemble. Un bon moment, entre bière, alligot, truffade et côte de bœuf,
Oui, un vrai repas de préparation
Direction ensuite Volvic pour y récupérer le dossard et voir un peu l’ambiance. J’y retrouve de nouveau mes amis, et le stress / l’anxiété commence à monter sérieusement pour certain dont c’est également leur premier trail et première longue distance.
Retour à l’appartement, rien à manger forcément, donc recherche d’un resto pas trop dégeu ni trop lourd, …. On a mis pas mal de temps à trouver quelque chose pour finalement trouver dans un bistrot avec une bonne tagliatelle saumon, top 😍
Allez hop hop hop il est tard, il faut maintenant préparer ses affaires pour le lendemain et commencer à se mettre dans la course !
On révise sa stratégie de course :
Ne pas courir à l’allure, mais au cardio et rester sous les 160 bpm soit 85% fcm. Manger quelques choses de solides toutes les 30/45mins et profiter de chaque ravito pour refaire le plein d’eau et manger quelque chose de salé. L’objectif, même s’il n’est pas chronométrique, est de faire la sortie entre 5 et 6h.
Jour de course : 47km / 1880m D+
Le matin, réveil à 6h30, un pti déj habituel (contrairement au marathon, je n’ai pas voulu changer mes habitudes d’entrainement pour le jour J, peut-être une erreur ici). Et direction Volvic vers 7h15, arrivé sur place vers 7h40, j’y retrouve les amis, on se prépare, on trouve la ligne de départ, on profites de l’ambiance grandissante 👌
Les annonces des têtes de série, des temps de passage de l’ultra parti bien plus tôt. Indication qu’il fait froid au sommet, les voitures des ravitos n’ont pas eu le droit d’accéder au poste de ravito car la route était gelé le matin, …
Le départ est donné à 8h30, j’essaye de ne pas partir à bloc, mais de me retenir au maximum. Je sais que la course sera longue, donc faut s’économiser dès le début.
Finalement dès le 2ème kilomètre je me mets déjà à marcher, c’est que ça grimpe dans ce patelin comparé à chez nous
Au bout de 5km je sors les bâtons, … en fait dès qu’on est arrivé dans les chemins, j’ai sorti les bâtons. Je comptais les ranger dès les portions de plat, mais finalement je les ai gardé déplié à la main sur toute la course (jamais de portion de plat suffisante pour excuser de les ranger).
La nutition sur le Vulcain
A tel point que les 12 barres et 4 pompotes prises avec moi, je n’aurai manger que 4 barres et les 4 pompotes, … 1 barre à 45min, 1 barre à 1h30, 2 tucs et 1 morceau de pain d’épice au ravito du 21ème, 1 barre juste après le ravito sur une portion de plat / marche, 1 pompote vers le 25ème, 1 barre + 2 pompotes après un gros vide énergétiques vers le 33ème où j’attendais fermement le ravito, quelques tucs et pain d’épices sur le second ravitos, et 1 pompote vers le 42ème environ.
Niveau boisson, j’ai dû boire environ 2L sur l’ensemble des quasi 7h,
Autant dire que j’ai pêché sur l’alimentation solide et liquide sur ce premier trail ! Ce qui me met dedans à mon sens.
Les 20 premiers kilomètres, ça ne fait que de monter / descendre. Je cours à l’économie, je reste dans la plage cardio que je m’étais fixé.
Pour rappel, je m’étais fixé de manger une barre toutes les 30/45min. Je mange ma première barre vers 45min sans grande envie. Elle passe plutôt bien. Je mange une seconde barre vers 1h30, donc dans les temps, sans grande conviction. Elle ne passera pas bien, quelques nausées dû aux descentes qui obligent de gainer (appuie sur estomac) et secoue fortement la digestion, …. Suite à ça, j’eu beaucoup de mal à manger en courant, et j’attendrais plus les ravitaillements pour manger.
Je crois un gars vers le 16/17ème sur son téléphone, sur messenger. Je lui lance un « on chercher déjà du réconfort ? ». Il me réponds qu’il est en train de chercher une voiture pour abandonner au ravito, … arf …. J’essaye de le remotiver un petit peu, puis je prends le large. Finalement il me rattraper à l’entrée dans le volcan du lemptégy, Juste avant le ravito. Il me dit ne prendre aucun plaisir, et a préféré s’arrêter là. Il y a 4 ans il arrivait à ce même ravito en 2h, là nous étions en 2h44, ….
Oui 2h44 le semi ! Donc à ce moment là je suis encore dans l’objectif des 6h, ça tiens.
Le premier ravitaillement est loin, finalement je profite assez peu du lemptégy car je suis impatient d’être au ravito, surtout pour me remonter le moral. Arrivé sur le ravito, je suis surpris de voir une telle organisation, comme la F1
Les accompagnateurs ont accès à des tables et bancs pour aider leurs coureurs, les ravitailler à vitesses grand V, avant de passer dans une petit maison où il y a le ravito officiel. Et quel ravito ! remplie au top ! tout ce qu’on aime ! même la petite soupe chaude qui fait du bien (bon pas pris pour ma part, j’en avais pas l’envie à ce moment-là). Par contre, j’ai pu y découvrir de la Volvic pétillante, non commercialisé. Forcément ça j’ai gouté
Je refait le plein des gourdes, 2/3 tucs et c’est reparti ! Finalement arrêt assez rapidement, mais au combien revitalisant !
S’en suit un bon morceau de plat à travers champs qui, sur le papier me semblait être stratégique pour envoyer un peu, finalement s’est avéré être super chiant ! Et pour moi j’ai beaucoup marcher, jusqu’à me fixer l’objectif de rattraper une concurrente. Chose que j’ai fait à l’arrivé au pied de la côte, et là elle m’a lâché à la marche, ….. pfff
Dans ma tête j’avais décomposé la course en 3 étapes : 20km du départ premier ravito, puis 17ème kilomètre jusqu’au ravito suivant, puis un semble 10km jusqu’à l’arrivé.
Donc nous voici en plein morceau de « seulement » 17km, j’en avais fait déjà 20 avant, donc ce sera facile…. Pu l’envie de manger quoi que ce soit, l’énergie me fuit petit à petit, l’arrivé au ravito se fera dans un début de souffrance mentale. Mais y retrouver mes supporters, apprendre que je suis 3ème sur mon groupe de 5, et pouvoir manger un peu de salé me redonna de l’espoir et de l’envie.
Je fais un ravito assez rapide encore une fois, pas le temps de se refroidir faut repartir. Et là je me sens pousser des ailes, je me sens super à l’aise. Dans ma tête je pars sur un 10km, donc c’est quasi torché, on peux commencer a lâché les chevaux un petit peu. J’envoie une portion de roulant, je remonte du monde, je suis en kiff total, j’en ai des frissons ! le pied !
Et là le drame, … une côte !! Reprise la marche, et ce fût petit à petit l’effondrement mental … Et j’ai touché le fond de l’effondrement mental dans la dernier côte avant le château, car celle-ci était douce mais super longue, et j’arrivais pu à être efficace, pu d’énergie, pu d’envie. Ma marche devenait ridicule, ma foulée de course restait plus efficace mais ridiculement courte, …. Mais un pas après l’autre, j’arrive à avancer et à passer cette fichue côte.
Arrivé en haut, des contractures refont leurs apparitions aux niveaux des cuisses, … j’ai du mal à avancer, mais je comprends vite que c’est le fait d’avancer, de bouger les muscles qui font passer cette douleur.
L’arrivée du marathon Vulcain
L’arrivée est top pour les spectateurs. En effet, le parcours nous fait faire le tour du gymnase, et ils ont mis en place une caméra au premier coin du gymnase avec rediffusion en direct à l’intérieur, ainsi les spectateurs savent qui arrivent, c’est top pour eux !
Et c’est grâce à cette caméra que mes potes se sont foutu de ma tronche à l’arrivé « putain on a vu un mec totalement déprimé sur la caméra ! et là on a compris que c’était toi !! choqué ! » ….
Tu m’étonne, j’étais vraiment pas bien ! Mais mentalement, physiquement finalement j’étais pas mal vu l’effort : pas de cloque, pas de problème articulaire, pas de crampes, quelques contractures seulement. J’arrivais même à monter et descendre les gradins dans le gymnase sans trop trop de problème !
L’après-course
L’après-course, c’est synonyme de profiter du repas offert par l’organisation. Et là sincèrement, il n’y a pas de foutage de gueule du tout sur la prestation !! Pour tous les gourmands, je vous conseil ce trail, c’est top !!
Bon par contre, choper une crampe à chaque ischios bloqué à table sans pouvoir s’allonger la jambe correctement, ….. une horreur !! Mais ce fût finalement ma seule crampe, même si ce fût ce que je redoutais le plus pour conduire derrière !
Maintenant direction l’appartement que je devais rendre pour 17h. Merde il est 17h quand je pars de Volvic, … oh bordel ! Finalement le proprio a était super cool et m’a informé qu’il pouvait attendre, top ! merci à lui ! Je redoute la crampe pendant la conduite, donc j’y vais en douceur sur les muscles, et ayant une automatique c’est moins de mouvement donc top
Et la bouteille de St Yorre à la main en continue obligatoire.
Je file à l’appart, je monte les 3 étages avec une pause au milieu
Go à la douche, on récupère les affaires et on repart à la voiture chargée comme une mule à 600m à pied de là, ….. Départ de Clermont FD vers 18h40, et c’est partie pour ramener toute la petite famille à la maison ! Et oui il y a école le lendemain, donc faut absolument rentrer le soir-même ! Et bien sûr je serais le seul conducteur.
Le retour fût long, … entre l’arrêt bouffe, les 2 arrêts dodo, … on arrivera à la maison vers 2h du mat’, …. Pour un réveil le lundi matin à 7h pour reprendre le rythme de tous les jours, … (école, boulot, etc …).
Bon point, aucune crampe sur la route, musculairement je sens les courbatures montées mais je sens également qu’elles seront légères. Je me suis épuisé énergétiquement mais pas musculairement parlant.
La récupération
Le lundi matin, le réveil fût compliqué, car les batteries étaient à plat, et le peu de dodo n’a pas suffi à les recharger ! J’ai donc fait ma matinée en télétravail, puis j’ai posé l’après-midi pour partir dans une sieste qui m’embarquera jusqu’au mardi matin quasiment ! Sieste mouvementée, car petite montée de température le lundi soir, et aucune énergie ne serait-ce que pour se mettre debout,… Et zéro appétit ! J’ai finalement réussi à m’alimenter en petite dose (4/5 cuillères de soupe, 250ml de boisson d’effort isotonique, …).
Mardi, toujours complétement K.O., je décide de poser également un congés pour me reposer. Je passerais encore mon après-midi à faire ne sieste de 3h, …
Je repris le travail mercredi avec une énergie assez minime. Mais suffisante pour être alerte au boulot, et sur la route. Là je grignottais quelques grâines et super aliment (graîne de courges, cramberries, noix de cajou, etc …).
La forme reviens de jours en jours, d’heures en heures.
Maintenant,…. A quand le prochain ? 😊
Est-il possible d’aller encore plus loin ?! Bien sûr !
Allez place à un peu de vélo, et plus de piscine (oui François ☺️), pour quelques triathlons pour se faire plaisir