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Tours’­Man, le défi des rois

Tout d’abord je tiens à vous pré­ve­nir, je n’ai pas la plume de cer­tains d’entre vous pour faire res­sor­tir leurs émo­tions et les faire par­ta­ger avec leur lec­teur.

Au mois de jan­vier 2018 j’ai dans le coin de ma tête l’idée de me tes­ter sur la dis­tance Iron Man et mon choix se porte donc sur le TOURS’NMAN qui aura lieu le 16 juin 2019. ça tombe bien je né bosse pas ce week-end là (et oui sauf gros chan­ge­ments je connais mon plan­ning de tra­vail pour l’année à venir). J’ai fait une pré­pa­ra­tion stu­dieuse sans être malade et sans avoir de bles­sures (j’en repar­le­rai à la fin du CR).

J’arrive le ven­dre­di soir tard à Tours. Le len­de­main après-midi je me rends sur le vil­lage récu­pé­rer mon dos­sard ain­si que des sacs de tran­si­tion. C’est éga­le­ment une pre­mière pour moi ce genre d’organisation. Les orga­ni­sa­teurs nous pré­viennent, rien né doit trai­ner par terre sinon c’est car­ton jaune

De retour au gite je com­mence à pré­pa­rer ces fameux sacs. Quel casse-tête et sur­tout de la « fatigue men­tal » s’installe. Je véri­fie leurs conte­nus une bonne dizaine de fois. Je décide ensuite d’aller dépo­ser mon vélo et de repé­rer les dif­fé­rentes zones de tran­si­tion et d’assister au brie­fing.
Au final ça me fait mar­cher pas mal dans l’après-midi (envi­ron 7km)

Le parc des expo­si­tions est énorme : 1600 vélos en tout. 

Fin de jour­née au calme dans le gite et je décide de me cou­cher vers 22 heures. Mal­heu­reu­se­ment le som­meil né vient qu’au bout de 2 heures.

Réveil à 4 heures pour un bon petit déjeu­ner. Accès au parc à vélo à 5 heures 30 pour les der­nières véri­fi­ca­tions du vélo et je me rends au niveau de la zone de départ à 06 heures 20. Je me place à la fin du SAS 1h heure 15 : mon objec­tif est de faire moins d’1 heure 20. 2 boucles de 1900m. Départ en rol­ling start, à 4 toutes les 4 secondes. Tout de suite je peux « poser » ma nage sans être gêné et je me rends compte que je double beau­coup de nageur. 1er tour bou­clé, je regarde ma montre 32’. Ca sent bon sur­tout que je né force pas. Fin de la nata­tion en 1h04 en sor­tant 81/430. Super content et éton­né, Je n’en reviens pas.
1 :41 / 100m et 139 BPM

Je récu­père mon sac de tran­si­tion T1. J’enfile une paire de bas­ket car il y a 700m pour se rendre au parc à vélo.

Je récu­père donc mon vélo et je pars pour 2 boucles de 90 km rela­ti­ve­ment plates (300m par tour). 20 places per­dues lors de cette tran­si­tion. Mon objec­tif est de faire moins de 6 heures. Je roule au car­dio (max 145) avec une vitesse moyenne entre 31 et 32km/h. Mais je sens que les jambes né sont pas là. Une sen­sa­tion bizarre que je n’arrive pas à expli­quer. Je ter­mine le pre­mier tour en 2h50, je suis dans mes temps.

Lors du second tour le vent se lève. Il sera de face pen­dant 45 km et de côté les autres 45 km. Les jambes né sont tou­jours pas là. Je m’arrête aux dif­fé­rents ravi­tos pour rem­plir mes bidons. J’ai de plus en plus de mal à man­ger mes barres. Ma vitesse moyenne des­cend au fil des kilo­mètres.

Là le doute s’installe : si je suis dans cet état sur le vélo qu’est ce que ça va don­ner en course à pied ??? Ça devient dur men­ta­le­ment. Je boucle le second tour en 2h59 pour un total de 5h50 : ça reste en des­sous de mon objec­tif, on conti­nu (174/430, 73 places de per­dues, j’ai pris cher). Je suis sur­tout content de bou­cler la par­tie vélo sans avoir eu de pro­blème méca­nique chose que j’appréhende sur chaque tri­ath­lon. Mon petit vélo alu à fait le Job, son pro­prié­taire un peu moins.
30.2 Km / h et 138 BPM

Je pose le vélo et récu­père mon sac T2 avec le ravi­taille­ment néces­saire assez rapi­de­ment au final. Je pars immé­dia­te­ment en cou­rant et je faits 2 km à 5:12 au kilo­mètre avec de bonnes sen­sa­tions dans les jambes.
C’est à cet ins­tant que l’émotion m’envahit car je sais que je serais fini­sher et en moins de 12 heures. Oui je sais, c’est un peut tôt mais au vu de mes sen­sa­tions, de la connais­sance que j’ai de mon corps en CAP et de l’avance sur mon chro­no (1 heure 15 pour faire 10.5 km) je sais que ça va le faire.

Mon objec­tif est de faire moins de 4h (5:40 / km) et pour y arri­ver je dois cou­rir au moins à 5:30 / km pour tenir compte des ravi­taille­ments. Je décide de mar­cher à tous les ravi­tos en m’hydratant avec ce qu’il y a (eau, iso, et coca) et en man­geant salé et sucré.

C’est sur la course à pied que ma famille est là pour m’encourager. J’ai le sou­rire à chaque fois que je les vois. Je né fais que dou­bler et ça me remonte le moral. Je n’ai pas de pro­blème pour man­ger, ni mal au ventre mais je prends mon temps pour mâcher et rin­cer ma bouche.
Je décide aus­si de né pas faire mon­ter le car­dio car la cha­leur aug­mente au fur et à mesure du mara­thon. Ma vitesse moyenne n’arrivera pas à res­ter aux alen­tours de 5:40 car je prends plus de temps sur les ravi­tos.
De toute façon, Chris­tophe Patoux m’a dit la veille qu’après 180 km de vélo le cœur né réagit pas comme d’habitude en course à pied et qu’il sera moins haut je reste proche des 140 BPM et vu la vitesse main­te­nue j’en suis très satis­fait et même éton­né.

Le der­nier tour est dif­fi­cile mais comme il y a des ravi­taille­ments tous les 2,5 kilo­mètres c’est plus facile pour se pro­je­ter. Je pré­viens ma famille que c’est la der­nière fois qu’on se voit avant la ligne d’arrivée.

J’arrive à l’entrée du vil­lage avec le sou­rire.
Je rentre dans le hall du parc des expo­si­tions où se trouve la finish line. Je cherche mes proches du regard et les vois au der­nier moment à 2 mètres de l’arrivée : quel bon­heur.

Le spea­ker annonce 11h15 soit 45 minutes de mieux sur mon temps espé­ré et ça fait plai­sir.

A ce moment là je n’ai plus envie de rien, plus envie de tri­ath­lon. Je me dis : « que tu sois pre­mier ou der­nier, l’effort est tel­le­ment intense et l’investissement per­son­nel et fami­lial énorme que ça reste beau ».
5 :49 / km (5 :30 / km sans comp­ter les arrêts) et 139 BPM

Je vous ras­sure le len­de­main cette envie de « rien » avait dis­pa­ru. Après « ana­lyse » de ma course j’aurais sur­ement pu faire mieux notam­ment sur la par­tie vélo, on peut tou­jours faire mieux. Mais en dis­cu­tant avec notam­ment Chris­tophe Patoux, il appa­rait qu’arriver un jour avant ce type d’épreuve et cra­pa­hu­ter la veille né soient pas recom­man­dé afin d’éviter une « fatigue » sup­plé­men­taire.
Cela peut expli­quer en par­tie la sen­sa­tion bizarre que j’avais dans les jambes sur le vélo.

Pour les IRONJUW :

Je né ferais pas par­ti de l’aventure IRONJUW mais j’ai eu à plu­sieurs reprises une pen­sée pour Julian, même si je né l’ai pas beau­coup connu (1 fois en entrai­ne­ment cap, 1 fois à la salle Marie Curie pour nous saluer et une fois en tant que spec­ta­teur et sup­por­ter sur le M de Beau­vais) mais aus­si une pen­sée pour vous qui allez vivre un moment intense où chaque astre va ému­ler et illu­mi­ner l’autre.

Comme on le dit tous : FAITES VOUS PLAISIR

Alors certes pen­dant l’épreuve ça va être dur en vélo pour cer­tain en course à pied pour d’autres ou les deux à la fois mais quel bon­heur de se dire « je l’ai fait ». Peu importe le temps final, vous serez des IRONWOMAN et des IRONMAN. Bonne course les ami(e)s

Pour ter­mi­ner, je tiens à remer­cier en pre­mier ma femme et ma fille qui ont du me sup­por­ter et sup­por­ter cette pré­pa­ra­tion qui prend énor­mé­ment de temps.
Remer­cier mes parents pour leur sou­tien et la « logis­tique le jour J ».
Remer­cier le club de l’astre et leurs membres avec qui j’ai pu échan­ger, obte­nir des conseils.
Je tiens éga­le­ment à remer­cier mon coach pour la mise en place de mon plan d’entraînement, à savoir : « tri­ath­lète maga­zine », peu bavard et avare en com­pli­ment et ana­lyse
Pour les fans de chiffres, j’ai com­men­cé ma pré­pa­ra­tion le 07 jan­vier 2019 pour 23 semaines.


Pour résu­mer sans prendre en compte la course :

  • Nata­tion : 170 km – 60 heures – 65 séances (soit presque 3 séances , 2h35 et 7,4 km par semaine). En 5 mois j’ai fait plus de dis­tance que l’année der­nière entière ce qui explique mon « bon résul­tat »
  • Vélo : 3935 km 145 heures et 70 séances (171 km, 6h20, 3 séances par semaine)
  • Course à pied : 777 km, 69 heures et 66 séances (34 km , 3 heures, 3 séances par semaine)

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