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CR de la Trans­baie 2019

La Transbaie, course festive et conviviale
Trans­baie, course fes­tive mélan­geant des cou­reurs pro & ama­teurs.

Etant for­cé sous peine de divul­guer des pho­tos com­pro­met­tantes, voi­ci mon CR de la Trans­baie. (Mathieu B.).

1ère Trans­baie ! J’a­vais enten­du beau­coup de choses sur cette course, ceux qui l’ont faite, l’a­dore ou la déteste !
Le pro­blème de cette course, c’est les 6500 dos­sards qui partent en 24h. Les ins­crip­tions s’ouvrent en plein mois de février, donc il vaut mieux être au cou­rant et pas trop se poser de ques­tion sur son plan­ning dans 5 mois.

Grâce à un ami, je né rate pas l’ins­crip­tion cette année, et nous voi­là tout les trois dimanche 23 juin à l’assaut de cette course mythique si par­ti­cu­lière:
La trans­baie c’est, pour ceux qui l’i­gnorent encore, la tra­ver­sée de la baie de Somme à marée basse entre Saint Vale­ry et le Cro­toy.

Une course de légende, avec un petit pla­teau de très bons cou­reurs étran­gers.

Le par­cours consiste en une boucle de 4km dans Saint Vale­ry sur route, avec un ou deux coup de culs, 5 km envi­ron dans la baie en direc­tion du Cro­toy, ~1km dans le Cro­toy, retour à Saint Vale­ry en tra­ver­sant à nou­veau la baie (~5 km), puis 1.5 km sur le che­nal jus­qu’à la ligne d’ar­ri­vée, soit envi­ron 16.5/17 km.
L’ob­jec­tif est de s’é­cla­ter, décou­vrir et pro­fi­ter de la baie qui n’est, en dehors de cette course, uni­que­ment fran­chis­sable avec un guide sur des cré­neaux par­ti­cu­liers. De plus l’i­dée de tra­ver­ser la baie de Somme en cou­rant à marée basse est plu­tôt fun.
Au niveau météo, grand beau annon­cé, ça ris­qué de taper un peu, c’est le début de la grosse vague de cha­leur en France.

Nous arri­vons à Saint Vale­ry assez tôt car les col­lègues veulent se pla­cer suf­fi­sam­ment en avance sur la ligne pour né pas perdre trop de temps au départ. De mon coté, j’ai un dos­sard pré­fé­ren­tiel donc je peux m’échauffer tran­quille­ment, dis­cu­ter avec les têtes connues et voir que les bons cou­reurs Amié­nois sont là, ain­si que Méla­nie Dou­tart, qui né vient pas pour ache­ter du ter­rain dans la baie cette année ! L’ob­jec­tif est clair pour elle, la gagne! Mon plan de course est de cou­rir sur la rete­nue et éven­tuel­le­ment lâcher les che­vaux sur le retour du Cro­toy, mor­ceau de la course cen­sé être plus facile.
Voyant qu’il y a du level et né vou­lant pas par­tir comme un débile à 20km/h (remem­ber Sois­sons), je me cale un peu en retrait sur la ligne pour lais­ser par­tir les fusées et les cou­reurs afri­cains de l’Est. En fait, ce fut là une bien belle conne­rie, car à part une 30aine bon­hommes rapides, le reste du SAS pré­fé­ren­tiel est peu­plé de cou­reur “lamb­da”, par­fois même des dos­sards non pref qui se sont glis­sés là, je me fais enfer­mer au départ, à 12km/h au 1 er virage. J’ai les boules. Moi qui vou­lait pas par­tir vite, je suis bien …!
Je fais mon effort pour remon­ter, trot­toirs, fos­sés, tout est bon pour dou­bler et ten­ter de remon­ter. Je réus­sis enfin à pou­voir cou­rir à mon allure, au bout de 2 km. Je main­tiens une allure de semi mara­thon sur la par­tie rou­lante, ayant sou­vent enten­du dire que l’ef­fort de la trans­baie équi­vaux à un semi. Je gère l’al­lure, j’at­tends avec impa­tience la des­cente dans la baie, un moment épique ou cer­tains sont capables de lais­ser une chaus­sure dès les pre­miers mètres.

Transbaie 2019
1ère Trans­baie ! J’a­vais enten­du beau­coup de choses sur cette course, ceux qui l’ont faite, l’a­dore ou la déteste !

On des­cend le che­nal quand fina­le­ment, la voi­là cette des­cente, avec la foule en délire avide de spec­tacle, qui n’at­tend qu’une chose : que l’on se vautre lamen­ta­ble­ment dans la merde vaseuse… et ils sont ser­vit.😉

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La des­cente se pas­sé bien pour moi, je gère les appuies, mais quel choc : pas­ser de 16km/h à 0 km/h en une frac­tion de seconde. Ma jambe gauche s’en­fonce jus­qu’au genou, il faut four­nir un effort pour la sor­tir, et une fois dehors, elle pèse 1kgr de plus 😁. Moi qui aime cou­rir avec du light (moins de 200gr sur toutes mes shoes, je vous laisse ima­gi­ner la peine 😳) Heu­reu­se­ment une suc­ces­sion de “bâches” per­mettent un net­toyage rapide.. ce n’est plus de la vase puante mais de l’eau main­te­nant qui leste mes chaus­sures.

Vient la par­tie la plus dif­fi­cile de la course, le pas­sage par une suc­ces­sion de canyon creu­sés par la mer plus ou moins pro­fonds, larges et raides, et for­cé­ment rem­plis de vase, par­fois très pro­fonde. Je pas­sé sans trop d’embûche, ces pas­sages, bien que l’al­lure chute lit­té­ra­le­ment. Je tente de pro­fi­ter du pay­sage et je cueille au pas­sage une jeune, ex cham­pionne de France de semi, appa­rem­ment 3ieme au scratch. On dis­cute un peu et le vent souf­flant de face, je décide de lui ser­vir de lièvre, la pro­té­ger au maxi­mum du vent et prendre les tra­jec­toires les plus per­ti­nentes pour pas­ser ces bour­biers. Elle me raconte que son père a gagné la 1ère trans­baie à la même allure que nous aujourd’­hui.

On sort des canyons, main­te­nant nous arri­vons sur la longue éten­due d’eau jus­qu’à la plage du Cro­toy. C’est là que le vent se fait le plus res­sen­tir, mais c’est le jeu et pou­voir dérou­ler une bonne fou­lée fait du bien. Der­nière dif­fi­cul­té avant la plage, un canyon d’eau vive qui s’a­vère assez pro­fond . C’est très sur­pre­nant de se retrou­ver d’un seul coup immer­gé jus­qu’au nom­bril avec des écla­bous­sure sur le visage et le torse d’eau froide du Nôoooord !

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On tra­verse la plage du Cro­toy et on remonte sur le front de mer. Il fait excep­tion­nel­le­ment chaud, l’eau fait du bien. Des ser­veurs pro­posent de la bière, je pré­fère attendre l’ar­ri­vée per­so :visage_légèrement_souriant:
Il y a au Cro­toy une ambiance de folie, la foule en délire nous encou­rage. Je n’ai jamais vu ca. Je m’a­muse avec eux avant de redes­cendre dans la baie pour rejoindre Saint Vale­ry.

En théo­rie c’est le plus facile, c’est rou­lant, on né pas­sé plus par les canyons, et sur­tout, le vent ! Il était de face à l’al­ler, il sera donc .… de face au retour !! Wtf ? Je n’ai pas com­pris pour­quoi il a tour­né si vite. J’en déduis que c’est le début de la marée mon­tante qui a fait cette inver­sion sou­daine. On des­cend dans la baie, fai­sant tjrs le lièvre, nous pas­sons à nou­veau un canyon d’eau vive mais quelle pro­fon­deur cette fois… Sur­pre­nant ! J’ai de l’eau encore plus haut que le nom­bril et sur­tout plus long­temps. Je repense au cou­reur Kényan à Sois­sons qui m’a­vait dit avoir été effrayé par ce moment né sachant pas nager. (Il avait fait 2 ieme à la Trans­baie cette année là)

La suite se fait sans trop de pro­blème, je gère le rythme, je sens que j’ai de bonnes jambes et com­mence à reprendre du monde. La fille suit tou­jours ma trace, à l’abri du vent, qui se fait encore plus res­sen­tir main­te­nant. La fin par contre est très vaseuse, impos­sible de poser une fou­lée effi­cace. Je m’en prends plein la tronche et nous voi­là à la sor­tie de la baie, accla­mé par le public, ca fait chaud au coeur ! Je rampe pour m’ex­tir­per de ce qui fut notre des­cente quelques km aupa­ra­vant… Elle est tota­le­ment rava­gée, mécon­nais­sable … un trou­peau est pas­sé là ! Le petit canyon est deve­nu un gouffre vaseux, noir et puant.

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Une fois sor­tie de là, je me sens de super bonnes jambes. Avoir cou­ru sur la rete­nue, fait que j’ai un jus d’en­fer! Je relance, je grille quelques places mais mal­heu­reu­se­ment, 1.5 km ca pas­sé vite.
Les 500 der­niers mètres sont une pure folie. Une foule énorme en délire, je m’a­muse, tape dans les mains des gamins et je pas­sé la ligne en 1h13 pour ces ~ 17km. Je fini dans les ~70 quelques choses. Direc­tion la douche qui n’est autre qu’un trac­teur avec une remorque d’é­pan­dage. Eau gla­cée mais indis­pen­sable pour espé­rer mon­ter à bord de la voi­ture de mon pote.

Bilan, j’y retourne l’an­née pro­chaine, pour lâcher les che­vaux cette fois ci (avec Gégé ???), gérer la course autre­ment et ten­ter un meilleur clas­se­ment. Cette année, un top 40 voir peut être mieux aurait été jouable, mais sans connaître les dif­fi­cul­tés du par­cours, ce n’est pas évident de gérer cette course si par­ti­cu­lière.
Une bonne sur­prise pour cette pre­mière moi­tié d’an­née sans réel objec­tif. J’ai quand même atteint mes 1700 km à pied fin juin :visage_légèrement_souriant:

Ps : Il m’au­ra fal­lu 2 douches (en plus de celle du trac­teur) pour avoir une odeur cor­po­relle “nor­male”, 3 lavages de mes vête­ments… mes chaus­sures sont dans le jar­din depuis 😁

Ps2 : Ma plus grande ques­tion avant la course por­tait sur le choix des chaus­sures : Trail vs Route vs Pointe(??).
Dans les pro trail : Julien B, Gégé, Laurent P, les pro route : le Kenyan et ma petite voix inté­rieur. Du coup, je me dis qu’il faut pour une fois sage­ment écou­ter les conseils des copains. Le Kényan (déso­lé pour lui je n’ai pas rete­nu son pré­nom) vient d’une autre pla­nète. Bilan: sur la ligne de départ, JJ Tro­gneux, Méla­nie Dou­tard, Antoine D et son frère, tous avec des routes pour­raves. Un mec en pointe, qui n’avançait pas sur la route, me dou­bla comme une fusée dans la baie. J’ai pris mes trails, trop lourde, trop raide, inutile dans les 30 cm de vase, j’ai vrai­ment regret­té. J’a­vais presque envie de cou­rir pieds nus. L’an­née pro­chaine je cours en route toute light -> 170 grs ! C’est cer­tain !

Ps3 : Non je n’ai pas cou­ru dégui­sé en Jesus en string 🤣

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