C’est fait ! Pas dans les conditions espérées mais ce type de course, pour paraphraser un grand philosophe « Forest Gump » (😂)
c’est comme une boîte de chocolats, tu ne sais jamais ce que tu vas y trouver !!
Sandrine Hagenbach
Un immense merci à tous pour vos soutiens et encouragements !
Un immense merci à tous pour avoir participé à la cagnotte pour aider Antoine le jeune jockey gravement accidenté !
C’est un vrai succès et c’est grâce à vous !
Récit de course : IRONMAN 70.3 WC Nice Women
C’était la course à laquelle j’avais rêvé de participer en juillet 2017 lorsque je commençais à m’intéresser au triathlon et qu’une rupture du ligament croisé m’avait contrainte à observer une période d’immobilité peu compatible avec mon tempérament. Pour récupérer plus vite, je m’étais mise à rêver participer à cette épreuve mythique alors que je n’avais aucun background en triathlon.Grâce à Ben Pernet, mon coach, le rêve est devenu réalité. Mais la réalité est parfois … capricieuse !
La journée n’avait …. pas trop bien commencé. 5h du mat j’ai des frissons, je n’allume pas la radio et je ne monte pas le son (sinon les voisins vont me tuer !). 6H15 du mat, je ne marche pas seule (dans les rues qui se donnent, acteur et voyeur…) accompagnée par le Soleil de ma vie qui m’indique que j’ai oublié de me faire les tatouages en observant les jambes d’une concurrente qui croisait notre chemin (euh pourquoi il mate ses jambes d’abord ?!!). Et tout en répondant que c’est pas grave parce qu’au pire, je peux me faire inscrire mon numéro au marqueur indélébile même si je ne suis pas un numéro, je réalise : horreur, malheur !! J’ai oublié ma puce ! Mais que se passe-t-il, mais qu’est-ce-qu’il se passe ? Et voilà que je transforme le Soleil de ma vie en baudet en lui jetant sur le dos mon bardas pour filer fissa à l’appart en mode Bipbip poursuivi par le coyote (j’avais plutôt l’air du coyote là….). Je récupère le précieux sésame, avec les tatouages tant que j’y suis, puis repars jusqu’à l’entrée de T1. Je me dis que ça servira d’échauffement (oui mais, cocotte, tu t’élances dans plus de deux heures…).
BREF, JE PARTICIPE AUX MONDIAUX DE 70.3…
Arrivée devant mon fidèle destrier, je procède à ma routine de course : les pneus, la transmission, la roue arrière, les bidons, les gels, le pit-stop…. Passe en revue le sac en mode check-list de commandant de bord avant le décollage d’un long courrier tout en répondant « non » trois fois (comme Pierre) à Fred, qui me demande, trois fois donc : t’es sûre que tu n’as rien oublié. Nous repartons benoîtement vers la sortie de T1 et juste avant de sortir, je réalise : B….l, j’ai oublié de fixer mes chaussures au vélo !!!! Je précise que le parc à vélo fermait quelques minutes plus tard…. Me v’là repartie en sens inverse en mode Bipbip poursuivie par le Coyote (mais toujours avec l’air du Coyote, les yeux exorbités…). Je finis par fixer mes chaussures avec les élastiques (non fournis par Pampers) et retrouve la sortie, soulagée….
S’en suit une longue attente avec Fred (même AG que moi) et le Soleil de ma Vie … étant reléguée dans la dernière vague de départ. Et quand t’as tout le temps, tu finis par être à la bourre !! Nous arrivons à l’arrache, juste le temps de faire trempette et de confirmer que l’eau est définitivement trop chaude pour la combine mais je suis la reco (obligatoire) de Ben : si la combine est autorisée tu dois obligatoirement la mettre. J’évite de penser que j’avais suffoqué à Vittel avec l’hiver dernier (enfin non très honnêtement j’y pense). Je me faufile tant bien que mal en milieu de paquet… et me concentre sur les bip du tempo trainer pour éviter de penser au pire.
La loi de Murphy…. Je me jette à l’eau, littéralement car il n’est pas question que je pose un pied sur les galets (la mise à l’eau trempette m’a confirmé que je n’avais pas des pieds « profilés galets ».
S’en suit un long calvaire…. Je nage d’ordinaire comme un fer à repasser, là c’est une batterie d’enclumes que j’avais au derrière ! impossible de choper le moindre pied (ce qui est pourtant ma spécialité, de prendre le pied !), j’avale des litres et des litres d’eau (et la mer c’est dégueulasse, les poissons baisent dedans), ballotée par la houle (les enclumes ne sont ici d’aucun secours) et me concentre comme jamais sur les bips de mon « saint » tempo trainer (que je détestais pourtant il n’y a pas si longtemps) pour ne pas psychoter. Ça fonctionne, je sors vivante de l’eau, un œil à ma montre : quoi, 43 minutes, même quand j’ai débuté le triathlon je nageais plus vite que ça !!
BREF, JE PARTICIPE AUX MONDIAUX DE 70.3….
J’apprécie l’aide des bénévoles (que j’ai trouvé vraiment formidables sur tout l’évent). Enfin mon vélo. Et hop, je m’élance. Je me dis que j’ai eu ma dose pour la journée, que maintenant, ça ne peut être que positif (l’axiome opposé de celui qui dit que lorsque tu as eu trop de chance pendant la journée, évite de jouer au loto car tu as épuisé ton crédit chance – et toi, tu crois au Père Noel ?).
Sur le vélo, je suis partagée… Enfin … c’est une image ! personne ne m’a doublée, je n’ai fait que remonter, mais je sens que quelque chose ne va pas. Je n’arrive pas à sortir les watts cibles, je bois des litres et des litres d’eau et de boissons isotoniques, suis obligée d’attendre une heure et demie avant de faire passer un gel…. Des jambes sans plus…. Je décide d’arrêter de regarder mon Garmin et de profiter du paysage et de la course.
Je grimpe, je double Fred dans le Col de Vence qui me lance un « t’as des jambes ! » auquel je réponds dans ma tête « bah pas vraiment », mais je me garde bien de lui dire vu que je la dépasse. Je pense à ce moment là qu’elle se réserve pour la cap. Je me régale en descente en mode « je ne reconnais plus personne en Harley Davidson » même si je n’atteins pas les 100. J’arrive en bas, il reste une dizaine de bornes et, ma foi, ça va un peu mieux.
J’arrive donc plutôt confiante à T2 en me disant que si j’ai fait 10 W de moins que la cible je vais courir 10 sec de moins au kil. Logique non ? Je démarre la cap… Tout doucement, envie de changer d’atmosphère, d’altitude…. (Reconnaîtra qui est né dans les années 70).
Je ne m’affole pas, je pars à 5 du kil en me disant que c’est normal, dans quelques minutes je vais voler ! Enfin, voler comme l’Albatros prend son envol ! Patatras ! Je souffre rapidement de douleurs intestinales insupportables, j’ai beau me dire que ça va passer, cette fois-ci ça ne passe pas. Je suis contrainte de marcher aux ravitos, de rechercher des cabines de toilettes car mon corps me crie « évacuation urgente requise »… et bien sûr pas de jambes, même après la vidange…. Alors je me dis que c’est long, mais c’est ainsi, je regarde le paysage, les visages des autres concurrentes qui souffrent…. Je reste en mode « Economy », impossible d’accélérer, tout est bridé chez moi…
De toute façon la seule chose qui me reste à faire est de franchir la ligne pour que le rêve s’accomplisse… Bref, j’ai participé aux Mondiaux de 70.3 : C’est le pire triathlon de ma jeune carrière, mais probablement le plus « inspirant » ! Je ne suis pas déçue, plutôt frustrée.
Frustrée à cause de cette sensation de ne pas avoir pu exprimer mon potentiel. Après, j’ai fait avec les circonstances du moment, et c’est ça aussi, la compétition. J’aurais préféré que cela arrive sur une autre épreuve, certes, mais… c’est ainsi !
J’ai atteint mon objectif de levée de fonds pour les jockeys en difficulté, et c’est finalement bien là l’essentiel. Et j’espère que vous vous êtes amusé à lire ces lignes autant que je me suis amusée les rédiger !
Pour la gloire ! (reconnaîtront les fans de Besson).