7 juillet 2024

Après le report demandé en 2023, me voilà prêt à affronter la distance Ironman pour la 9ème fois, sur le parcours mythique de Roth, la Mecque du Triathlon. Ce surnom n’est pas du tout usurpé. L’organisation est exceptionnelle, avec un village d’exposants gigantesque comprenant des centaines de stands.

Nous prenons la route le vendredi 5 juillet en direction de Nuremberg, où se situe notre hôtel. L’organisation personnelle pour ce triathlon est un point clé : y aller seul serait un peu compliqué. Le site des exposants et de l’arrivée est à 30 km de Nuremberg. Nous nous y rendons le samedi matin pour récupérer le package des concurrents. Il fait chaud et lourd, je ne prends pas le temps de flâner parmi les différents stands, restant concentré sur la récupération de mon dossard. En effet, le parc T1 n’est pas au même endroit et il faut compter 15 minutes en voiture pour s’y rendre et déposer le vélo, l’ouverture étant à 12h30.

Vélo prêt, je fais la queue pour le déposer. J’ai bien fait d’y aller tôt, car nous essuyons un orage très intense une heure plus tard (grêle, etc.), faisant chuter la température de 33°C à 19°C en l’espace de 15 minutes. Le reste de l’après-midi est consacré aux courses, puis retour à l’hôtel pour se reposer.

Les organisateurs recommandent d’arriver au parc à vélo dès 4h30, car il n’y a qu’une seule route d’accès et, avec le nombre de participants, la circulation devient vite saturée. Nous suivons ce conseil, arrivant vers 5h pour un départ à 7h45. Avec la pluie de la veille, le vélo et le casque sont trempés (pensez à prendre une serviette). Même en prenant mon temps pour gonfler les pneus, préparer le vélo et mes affaires, j’ai plus d’une heure et demie à attendre. Conseil : prenez une vieille paire de claquettes que vous pourrez jeter avant le départ, car attendre si longtemps pieds nus dans l’herbe mouillée donne vite froid.

Challenge Roth 2024

7h35, nous avançons avec mon groupe de départ vers le canal pour nous mettre à l’eau et rejoindre la ligne de départ. Un coup de canon annonce le départ (d’ailleurs, en assistant aux départs des autres groupes, je sursaute à chaque fois). C’est parti pour 3800 m dans le canal. Je prends mon temps et gère ma nage pour sortir en 1h19.

Je récupère mon sac de transition et me dirige vers la tente pour me changer. Des bénévoles viennent proposer leur aide. Je me change et tente de me réchauffer comme je peux, car j’ai toujours froid lors de la T1 sur Ironman. Un peu plus de 8 minutes plus tard, je pars avec le vélo.

Je n’ai pas repéré le parcours, qui consiste en deux boucles de 90 km. Ma stratégie est de rouler tranquillement sur la première boucle et d’accélérer sur la seconde. J’ai froid sur les 20 premiers kilomètres, les doigts congelés, et une légère pluie n’arrange rien. Les trois quarts des concurrents sont en vélo de CLM, je me fais souvent doubler sur les portions plates. J’ai hésité à prendre le CLM, mais, ne connaissant pas le parcours, j’ai joué la prudence. L’avantage, c’est que sur les bosses, je remonte pas mal de monde.

La première montée du Solar Hill me donne la chair de poule et les larmes aux yeux : l’ambiance est incroyable, je n’ai jamais vu ça. Ce sera moins le cas sur la deuxième boucle, la plupart des spectateurs étant partis. Je pose le vélo en 5h57, assez frais. Enfin, « poser » est un grand mot : à peine la ligne de descente passée, les bénévoles prennent ton vélo et d’autres te donnent ton sac de T2. Une bénévole m’indique où m’installer, sort toutes mes affaires de course à pied, range mes affaires de vélo et va les poser. T2 bouclée en 5 minutes.

Je n’ai pas non plus repéré le parcours de la course à pied, mais je sais qu’il y a environ 160 m de dénivelé. Les 25 premiers kilomètres se déroulent le long du canal, avec une ambiance de folie. Il y a des ravitaillements tous les 2 km environ, ce qui me permet d’appliquer ma stratégie : courir entre chaque ravitaillement et marcher 50 m pour m’hydrater et manger à chaque fois.

J’aperçois ma supportrice n°1 (ma chérie) avec notre petit au 27ème kilomètre, ce qui me booste. Le retour dans la ville est énorme, avec des espaces animés (DJ, arches, etc.) et une ambiance incroyable. Le plus difficile arrive après le 30ème kilomètre, avec les premières bosses. Je me disais bien : « 160 m de D+ et pour l’instant, je n’ai que 30 m… » Je craque un peu sur les premières montées, mais je me dis : « OK, marche sur les montées et repars directement en haut. » Cela me permet de prendre un gel et de lire les messages des supporters sur les panneaux le long du parcours.

Demi-tour au coin HOKA, je regarde ma montre, il reste 6 km. Je décide de conserver mon allure, sans essayer d’accélérer, pour garder de l’énergie pour les 2 derniers kilomètres.

Enfin, le stade est en vue. Sans même regarder le temps total (je ne m’étais pas fixé d’objectif), je commence à accélérer pour tout donner. À l’entrée du stade, deux pères tiennent leurs enfants. J’essaie de me faufiler pour arriver devant eux, mais ils occupent toute la largeur. Dommage de ne pas avoir pris le temps de profiter de cet instant, car l’ambiance dans le stade est immense.

Je franchis la ligne en 11h58.

Je suis guidé vers l’espace ravitaillement (encore une fois, une organisation au top avec un large choix). Je prends ma bière (sans alcool) et aperçois Manon derrière la grille, juste avant de sortir de la zone d’arrivée. Nous convenons de nous retrouver 50 m plus loin, mais je ne la retrouve qu’une heure et demie plus tard, n’ayant pas mon téléphone sur moi.

Je suis extrêmement heureux d’avoir fait Roth, malgré le stress lié à l’organisation. Si je le refais un jour, ce sera avec des membres du club et en prenant plus de temps pour vraiment en profiter.