Le sub12 by Nicolas à Vichy
J’ai envie de commencer ce petit CR par des remerciements :
- à ma fille, qui a été ma première supportrice pendant les longs mois de préparation et aussi pendant ce dimanche 22 aout.
- à Michel Bastien, qui a eu la gentillesse de m’entrainer pour ce nouveau IM.
- à mon pote Christophe, que je connais depuis 25 ans qui m’a aidé à me relever (au propre et au figuré) pendant la préparation et après la course.
- à vous ! Les astres, grâce à vos gentils messages publics et privés. Vous avez été adorable.
ALLEZ hop, c’est parti.
Bon, on ne va pas se mentir, il y a plusieurs raisons pour que je m’inscrive sur Vichy 2021.
L’année de mes 40 ans, le faire avec les copains, et avoir les vrais distances (celui de Nice avait été raccourcis).
Un coup de téléphone plus tard, Michel est d’accord pour m’entrainer.
Je vais faire court sur la préparation qui a commencé gentiment en Décembre 2020 pour finir en aout 2021, parce qu’entre les confinements, le temps pourris, les interdictions d’aller à la piscine, je n’ai pas été gâté.
Les semaines passent à une allure folle, les premiers résultats aussi. J’encaisse bien le volume d’entrainement. Je suis très content.
Les heures de selle sur le HT et à rouler dans le froid de la pluiecardie forgent le mental, sans parler des séances courses à pied ou il faut partir sous la pluie…
Et là tout s’écroule, des problèmes personnel viennent tout remettre en question.
Qu’est ce que je fais? J’annule ? J’arrête tout ?
Je ne sais plus quoi faire… après discussion avec qui de droit, le fait que j’arrête n’arrangera rien…autant continué…mais franchement à contre cœur.
Moral à -10000…je n’ai plus la motivation, il n’y a que Léna pour me rebooster.
« Allez papa, on ira ensemble à Vichy ».
Je continue les entrainements, focus le 22 aout !!
Plus rien ne sera comme avant.
Je me sers de toute cette « colère » pour avancer et effectuer au mieux les séances les plus durs que Michel me donne, et il a compris que j’avais de l’énergie à revendre car certaine séance sont éprouvantes, mais elles me permettent de penser à autre chose.
Ca y est, l’heure de la course arrive.
Je n’ai pas déterminé d’objectifs avec Michel, je veux juste me faire plaisir et faire une belle course du début à la fin.
Perso : j’espère passer sous les 12h et faire le marathon en – 4h.
J-2 – l’arrivée à Vichy
J’arrive avec Léna le vendredi sur Vichy, la route a été cool.
On récupère la chambre d’hôtel, je vide la voiture, petite sieste, petit resto père/fille le soir, on est bien.
J-1 avant l’IM Vichy 2021
Samedi matin, j’ai prévu d’aller rouler avec Jan et Loé (sa femme), ce sont 2 athlètes de Crépy qui sont entrainés par Michel.
Une petite heure pour tourner les jambes et vérifier le matos. Tout est ok.
Retour à l’hôtel, déjeuner avec Léna, préparation du matos pour dimanche matin, siesteJ’emmène Léna chez mon pote dans l’après-midi, je n’ai personne pour la garder, et même si elle a 14 ans, je ne veux pas la laisser seul pendant la course.
Léna et Christophe viendront me voir sur la CP, avant il n’y a pas d’intérêt.
Je rentre seul, je mange tranquillement et je me couche, un dernier coup d’œil à la météo…averse le matin et 24 degrés max l’après-midi.
Au top, un temps de pluiecardie.
H-2
Réveil à 4h, un gros petit déj.
J’ai la forme, j’ai bien dormi, j’ai hâte de commencer et de bouffer cette journée.
Nous avons prévu de nous rejoindre avec Renaud et Florent dans le parc à vélos ; je suis un peu à la bourre, et tiens surprise !! Patrice.
Ca y est ; on y est enfin, le départ est donné. Tout le monde avance, ca va bientôt être notre tour.
H-2’
Un dernier encouragement aux copains, je me concentre sur les consignes (que je connais par cœur), je me mets dans ma bulle.
Départ !!
Après toutes les incertitudes, les doutes, putain j’y suis… 8 mois de prépa pour 1 journée. C’est juste dingue quand on y pense.
Je saute dans l’eau accompagné par Flo & Renaud.
Je suis dans ma course. Je suis calme et détendu.
Je me mets à mon rythme, je pense à rien d’autre, la technique, aller droit et ne pas me fatiguer.
Je suis en pilotage automatique, je sens l’auto lap de la montre vibrer tout les 500m. Déjà le demi tour ? Je n’ai pas vu le temps passé. Je sors de l’eau en 1h11.
Une transition sans trainer et c’est partit pour le vélo.
Ok, il fait froid, les nuages sont bien présents et je suis trempé. Je vais mettre un peu de watts pour me réchauffer.
La petite boucle est avalé rapidement et sans encombres, reste 2 tours sur la grande boucle (que j’ai mal repéré en plus, j’ai zappé la cote de 15km à 3.5% de moyenne), ce n’est pas grave…
J’ai toujours du mal à me réchauffer, heureusement les spectateurs sont là… il ya une ambiance dingue à Cusset.
Les kilomètres défilent, les montés, les descentes, je double, je me fais doublé, il manquait juste la pluie…tiens elle arrive.
Un peu de concentration dans les descentes car j’ai du mal à freiner avec les roues carbones sous la pluie.
J’essaie de suivre un mec…il est complètement dingue, il va a une vitesse.
Je discute un peu avec lui sur une ligne droite, à la base il fait du vtt de descente…
Ok, je comprends mieux.
Encore 40km à faire, ca passe super vite.
Je mange mes dernières barres, et c’est l’arrivée dans Vichy en 6h20.
J’arrive sur le pont de l’Europe et je cherche Léna. Elle m’attend sur la ligne de la T2 avec mon pote, et surprise j’ai une cousine qui a fait 100km pour venir avec ses enfants. Réunion de famille. Ils sont trop choux.
Un petit bisou à Léna et direction la CP.
Comme j’ai bien fait de prévoir des chaussettes sèches pour la CP, je suis encore mouillé de l’averse sur le vélo. Je change les chaussettes et GO.
Les consignes : marche à tous les ravitos, une bonne foulée et FC milieu de Z3.
Je suis encouragé par Christelle et Sandrine, ca fait un bien fou, il y a de l’ambiance partout sur les rives de l’Allier, c’est extraordinaire.
Les 2 premiers tours passent tranquillement, je suis dans le chrono pour faire un sub 4.
Milieu du 3eme : je commence à manquer de jus… malgré les gels et les barres je fatigue, j’ai mal au genou gauche, je commence à avoir du mal à boire.
J’arrive au ravito du 30eme km…et première galette (c’est pourtant pas l’épiphanie), et galette a chaque ravito jusqu’à la fin, j’alterne marche et course à pieds, le sub 4 n’est plus d’actualité…ils sont longs les 12 derniers km…
Le dernier km se fera en courant.
Je cherche Léna du regard, je ne la trouve pas.
Je suis enfin sur le tapis de la ligne d’arrivé, je vois Christophe et je vois Léna, je suis aux anges.
Je passe la ligne en 11h49…et un marathon en 4h08 ; merde je n’étais pas loin quand même.
Et galette sur le tapis.
Je suis pris en charge par les secours, j’ai froid, je tremble. Une couverture de survie sur le dos, je vais voir Léna pour la rassurer.
Passage par le centre pour récupérer les sacs de transition et la lunch box.
Je m’assois contre un mur pour récupérer, Florent s’arrête et prend de mes nouvelles.
Je le revois dehors accompagner par sa chérie, il boit une bière, ce mec est une machine.
Je suis dans l’herbe en PLS, je finis par appeler Christophe, il arrive avec Léna.
Ils me raccompagnent jusqu’à l’hôtel, j’ai repris mes esprits, je vais mieux.
Une bonne douche et je file me coucher. Apres une sieste de 4h, je me réveil comme une fleur, il est presque minuit et j’ai une faim de loup. Je dévore la lunch box et tout ce qu’il reste dans la chambre.
J’entends un feu d’artifice, minuit, l’arrivée du dernier concurrent.
Je suis admiratif, j’applaudis intérieurement l’exploit du dernier, c’est ce qui s’appel aller au bout.
Moi, je suis allé au bout, j’ai tout laissé sur cette course.
Il est près de 1h du matin, je regarde ma fille dormir, il est temps de dormir.